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collectif citoyen du sud gironde pour l'école
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3 décembre 2009

Les remplaçants appécieront (Ou comment supprimer des postes de remplaçants et recourir à des personnels non titulaires)

ACTU / Un rapport d'audit propose l'embauche de vacataires en réponses aux problèmes de remplacements

Extraits :

      

(...)

Un rapport confidentiel commandé par le ministère de l'éducation à un cabinet d'audit - que Le Monde s'est procuré - pointe, outre cet absentéisme, deux fois plus élevé que dans le privé, les nombreux dysfonctionnements du système de remplacement. Preuve manifeste que les conditions de travail se sont largement dégradées.

Première anomalie : les remplaçants sont plus souvent absents que les enseignants titulaires. Près de 17,4 jours par an en moyenne. "Il y a beaucoup de "bras cassés". Ils ne sont pas totalement indisponibles, mais ils sont souvent refusés par les directeurs d'école ou bien se mettent en maladie dès qu'ils n'ont pas l'affectation souhaitée", note un inspecteur d'académie interrogé dans le cadre de cet audit.

Ce rapport avait été commandé par le précédent ministre de l'éducation, Xavier Darcos, en vue d'une réforme des remplacements. Luc Chatel a lancé une mission sur le sujet et devrait annoncer une réorganisation au début de l'année 2010.

S'il rejette l'idée d'une "agence nationale" lancée par son prédécesseur, il pourrait offrir des outils de gestion aux académies, voire autoriser un élargissement des zones de remplacement. "Le Vélib' va bien au-delà du périph, non ?", lance-t-on en guise de boutade dans l'entourage du ministre.

En attendant, les académies bricolent, essayant de concilier l'intérêt des enfants et celui des parents mécontents. "En période de pic, on a une gestion politique du dossier. On gère en priorité les écoles où les élus et les parents sont remuants. Une fois la crise passée, on démonte le cirque et on replante le chapiteau ailleurs", explique un autre responsable académique dans ce rapport d'audit qui avait été dévoilé par RTL, en juin.

(...)

En ce qui concerne les collèges et les lycées, le système de remplacement est différent, mais la problématique reste identique : remplacer des enseignants qui tombent tous malades en même temps. Face à la progression de l'absentéisme, la tentation est grande de recourir à des personnels non titulaires.

C'est le choix du recteur de Créteil, Jean-Michel Blanquer, toujours prêt à innover, qui a adressé un courrier, le 18 novembre, aux chefs d'établissements des lycées et collèges. "Afin de rendre le remplacement plus efficient", il leur demande de "repérer dans leur entourage personnel ou parmi la population de vie scolaire (les surveillants), des étudiants ou des personnes titulaires au minimum d'une licence ou ayant des compétences avérées susceptibles d'alimenter valablement le vivier de contractuels ou de vacataires".

Les syndicats et la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE) y ont vu immédiatement un "aveu sans détour" des conséquences de la politique de suppressions de postes d'enseignants et un "cache-misère". Des critiques infondées selon le rectorat qui fait valoir que le nombre prévu de contractuels ou de vacataires n'est pas plus important cette année, que la procédure est "la même que d'habitude" et que ce courrier s'inscrit dans un souci de "mobilisation maximale" sur le dossier du remplacement.

Habituelle ou non, l'embauche de vacataires est aussi une des propositions du rapport d'audit. Il montre en effet qu'un vacataire coûte 20 % de moins qu'un titulaire. A l'heure où chaque ministre est prié de faire des économies, Luc Chatel étudie toutes les pistes. "Plusieurs types de ressources pourraient être envisagés, en particulier les jeunes retraités et les étudiants en master", plaide le rapport. Les seconds sont jugés "très pertinents en particulier sur les congés de 15 jours à 2 mois". Les jeunes retraités de l'éducation nationale, auxquels plusieurs académies font déjà appel, sont jugés une solution possible pour les "congés de moins d'une semaine".

A l'heure actuelle, il n'y a pas d'impératif de remplacement avant deux semaines d'absence dans le secondaire. Le système des petits arrangements entre enseignants d'un même établissement ne fonctionne pas, même s'il a été rendu possible par un texte paru au Bulletin officiel du 1er septembre 2005. "Il est quasiment impossible à organiser avec la charge d'heures supplémentaires assurées par les enseignants", constatait récemment le secrétaire général du syndicat des chefs d'établissements (SNPDEN), Philippe Tournier.

Maryline Baumard

(Source Le Monde.fr) Pour lire plus :
http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/12/02/pire-que-l-absenteisme-des-enseignants-l-absenteisme-de-leurs-remplacants_1274961_3224.html
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