Alain Refalo en commission de discipline
Le conseil de discipline de l'Inspection académique de Toulouse entendait jeudi après-midi Alain Refalo, ce professeur des écoles de Colomiers (Haute-Garonne) initiateur du mouvement des "professeurs désobéisseurs" après avoir refusé d'appliquer les réformes Darcos dans sa classe en novembre dernier.
Entouré de ses deux avocats, Alain Refalo est
entré vers 15h dans la salle du conseil de discipline, sous les
applaudissements de près de 500 personnes rassemblées en signe de soutien au
professeur devant l'Inspection académique.
"Je suis tout à fait serein et déterminé car j'ai beaucoup d'explications à donner lors ce conseil de discipline", a-t-il confié à l'Associated Press peu avant son audition, avant d'ajouter que "l'année scolaire écoulée n'avait pas permis un réel dialogue avec (son) administration".
"Je suis présent aujourd'hui pour faire
valoir mes arguments quant à ma démarche. Des milliers d'enseignants en France
ont suivi mon exemple de désobéissance pédagogique. Le pouvoir politique ne
nous reproche pas d'avoir désobéi, mais d'avoir affiché notre désobéissance et
tente aujourd'hui d'y mettre un coup d'arrêt. Les charges qui pèsent
aujourd'hui contre moi sont lourdes mais je ne pense pas que les sanctions
iront jusqu'à la révocation", a précisé M. Refalo.
Pour Resa Goghari, un parent d'élève de l'école Jules-Ferry de Colomiers entendu comme témoin jeudi par le conseil de discipline, "cette audition est injuste car M. Refalo avait informé de sa démarche tous les parents d'élèves de sa classe qui l'ont pleinement soutenu dans son initiative".
Alain Refalo, 44 ans, est le premier professeur des écoles à avoir initié la résistance pédagogique dans sa classe en refusant d'organiser les deux heures d'aide personnalisée pour les élèves en difficulté, une mesure initiée par le ministre de l'Education nationale de l'époque Xavier Darcos. L'instituteur avait alors préféré organiser des cours de théâtre pour ses élèves avec l'accord des parents d'élèves.
Depuis janvier, M. Refalo a déjà été sanctionné
de 19 jours de retrait de salaire et d'un refus de promotion. A l'issue de ce
conseil de discipline, le professeur risque une mutation, une suspension, voire
une mise en demeure d'appliquer la réforme. Selon l'Inspection académique, la
décision du conseil de discipline peut être connue ce jeudi soir ou bien être
mise en délibéré dans le courant de l'été.
Près de 6.000 personnes ont déjà signé une pétition de soutien à l'instituteur "désobéisseur" de Colomiers. Selon les organisations syndicales de l'enseignement, près de 2.000 "professeurs désobéisseurs" sont actuellement comptabilisés à travers toute la France.
(Source Nouvel Obs.com)