Les étudiants de Bordeaux III votent contre la reprise des cours
ACTU / Assemblée générale hier à la fac de lettres
« L'AG a eu lieu de 13 à 16 heures en plein-air, faute
de places dans l'amphi 700.
Hier a
commencé la huitième semaine de blocage pour Bordeaux 3. Réunis en assemblée
générale, un petit millier d'étudiants ont voté, à main levée et à une ample
majorité, la poursuite de l'occupation de la fac de lettres. Tout en rejetant,
dans les mêmes proportions, l'alternative proposée par l'équipe présidentielle.
Cette « troisième voie »,
présentée comme la chance « ultime » de sauver le second semestre, prévoyait la
reprise des cours à partir de lundi prochain, le 4 mai, jusqu'au 5 juin, avant
des examens reportés à la mi-juin.
Elle était assortie de quelques
dispositions pour « une meilleure vie publique et démocratique » au sein de
l'université. Par exemple ? Un cycle de débats sur l'enseignement supérieur, la
rédaction de contre-propositions aux réformes Pécresse, des améliorations pour
les activités syndicales (1)... « Il ne s'agit pas de se démobiliser, mais de
transformer la mobilisation » a estimé Jean-Yves Coquelin, vice-président, venu
défendre ce scénario devant une assemblée coiffée de parapluies.
AG contre CA
Le plan B de la présidence n'a pas
convaincu. Pour la plupart de ceux qui se sont exprimés en AG, la reprise des
cours, « après deux mois de lutte sans résultats », discréditerait «
durablement » toute future contestation.
Quid dans ce cas, à l'orée du mois
de mai, du diplôme et de l'année de plus de 10 000 étudiants ? Certains
intervenants, y compris des enseignants chercheurs, ont à nouveau plaidé pour
la validation de l'année à partir des notes obtenues sur le seul premier
semestre.
Refus sans appel du président
Patrice Brun : « Une telle option n'est ni éthique ni réglementaire. On ne va
quand même pas accorder des diplômes pour des demi-enseignements ! »
Au-delà des examens, les échanges
d'hier ont abordé des sujets plus généraux, comme la régularisation des
sans-papiers, la réforme Bachelot des hôpitaux, celle des écoles primaires...
D'AG en AG, le curseur bouge.
Centré, à l'origine, sur le statut des enseignants chercheurs et la formation
des professeurs, le mouvement cible de plus en plus la politique de Nicolas
Sarkozy dans son ensemble. Les représentants de Sud Étudiants ont largement
occupé le micro, et il fut plusieurs fois question de « convergences des luttes
» ou de « l'échéance de 2012 ».
Alors que des averses douchaient
par intermittence le parvis de la fac, l'AG s'est dispersée vers 16 heures,
après trois heures de discussions. Visiblement peu surpris par l'issue du vote,
Patrice Brun a aussitôt indiqué qu'il maintenait son plan.
Le calendrier de reprise sera
soumis aujourd'hui en Cevu (2) et demain après-midi en conseil d'administration,
où il sera probablement voté. Dans quel cas on verrait, d'ici à lundi,
s'affronter deux légitimités : AG versus CA. « L'assemblée générale n'a pas de
valeur réglementaire ; elle n'a qu'une valeur informative », a précisé Patrice
Brun.
(1) La présidence a aussi demandé
hier à Valérie Pécresse la « suspension effective » pour 2009-2010 de la «
mastérisation des concours ».
(2) Cevu : Conseil de la vie
universitaire.
Auteur : JULIEN ROUSSET
(Source Sud-Ouest)
http://www.sudouest.com/gironde/actualite/article/573769/mil/4459801.html
http://www.sudouest.com/accueil/actualite/france/article/572624/mil/4455676.html
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